L’intelligence artificielle sera-t-elle libérée de l’idéologie « woke » par Trump?
Introduction
Le 23 juillet 2025 marque une étape importante dans l’histoire de l’intelligence artificielle (IA) aux États-Unis. Ce jour-là, Donald Trump signe un décret visant à éradiquer le « wokisme » des systèmes d’IA en relation avec les contrats gouvernementaux. Mais qu’est-ce que cela signifie exactement, et quelles pourraient être les conséquences de cette décision ? Cet article vous propose d’explorer les tenants et les aboutissants de ce décret.
Le décret et ses exigences
Le décret de Trump stipule que les Learning Legal Machines (LLM) utilisées par le gouvernement fédéral doivent respecter des principes de neutralité idéologique et de recherche de vérité. Il vise spécifiquement le « wokisme », une idéologie qui comprend les politiques de diversité, d’équité et d’inclusion (DEI). Selon l’administration Trump, ces politiques constituent des biais idéologiques inacceptables dans les systèmes d’IA publics.
La loi anti-wokisme de l’IA : vers une quête de neutralité
Le décret a été présenté lors d’un sommet co-organisé par le podcast All-In et le Hill & Valley Forum. Selon Trump, le « wokisme » constitue une menace directe pour la fiabilité des systèmes d’IA. Il accuse certains modèles de favoriser des idéologies progressistes au détriment de la neutralité attendue dans les outils publics.
David Sacks, conseiller de Trump pour l’IA, soutient fermement cette position. Il parle d’une défense nécessaire de la liberté d’expression face à une supposée centralisation idéologique des plateformes.
Le gouvernement cite en exemple les images de George Washington noir ou des soldats nazis racialement diversifiés par Gemini. Selon le décret, tout modèle d’IA souhaitant collaborer avec l’État doit être purgé de toute influence « woke », sous peine de sanctions financières.
Le « Plan d’action pour l’IA » de Trump
Le décret est complété par un « Plan d’action pour l’IA », qui réoriente les priorités nationales vers l’innovation technologique et la concurrence avec la Chine. Les préoccupations sociétales sont reléguées au second plan. Des agences comme le Bureau de la gestion et du budget doivent publier, dans un délai de 120 jours, des directives pour assurer l’application du décret.
IA impartiale ou introduction de nouveaux biais ?
La volonté de Trump de créer une IA « sans wokisme » soulève de nombreuses questions éthiques et techniques. Selon Philip Seargeant, linguiste à l’Open University, aucune IA ne peut prétendre à une totale neutralité. Chaque modèle est le reflet des données qui l’alimentent et des choix de ses concepteurs.
Mark Lemley, professeur de droit à Stanford, pointe l’ironie du décret. Récemment, l’administration a signé un contrat avec xAI, le créateur de Grok, présenté comme une IA « anti-wokisme », mais qui a été accusée de produire des contenus antisémites. Selon lui, le risque est de remplacer un biais par un autre, aligné sur des priorités conservatrices.
Les conséquences potentielles
La pression économique pourrait pousser les entreprises à revoir leurs ensembles de données pour se conformer aux exigences de Washington, ce qui pourrait nuire à l’innovation. Rumman Chowdhury, ancienne envoyée scientifique des États-Unis pour l’IA, craint une réécriture systématique du savoir. Elle s’inquiète des ambitions de xAI, dont Elon Musk a évoqué l’intention de « corriger le corpus de connaissances humaines ». Cette
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